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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 17:35

On a coutume de parler du bon vieux temps. L'esprit humain est ainsi fait : il ne retient que ce qu'il veut. Il en est de même pour l'alcool. Ma capacité à oublier les mauvais moments de mon alcoolisme pourrait me conduire à une sorte d'euphorie. Celle de penser que je suis guéri de cette maladie qui est incurable. Autant le dire tout de suite,je ne guérirai pas de mon alcoolisme. Grâce aux AA, j'apprends à vivre avec ma maladie 24 heures à la fois mais sans espoir de guérison. Le fait de ne plus m'intoxiquer avec de l'alcool me permet d'envisager une vie moins éprouvante physiquement et psychiquement. L'alcoolisme est une maladie globale avec un substratum psychiatrique plus ou moins avéré. Ce dysfonctionnement émotif et mental est exacerbé sous l'emprise de cette drogue qu'est l'alcool. Aussi, en me sevrant de cette molécule à laquelle je suis allergique, l'éthanol, je peux envisager de vivre en limitant les montagnes russes émotionnelles propres au malade alcoolique qui consomme sa drogue.

Revenons à ce bon vieux temps : celui où l'alcool était festif, convivial. C'était avant de sombrer progressivement dans ma maladie. L'alcool à la fin de mon alcoolisation ne revêtait plus ce côté agréable. Je ne pouvais plus m'en passer même si je me targuais de pouvoir "contrôler". En découvrant les Alcooliques Anonymes, j'ai compris que l'alcool ne m'apportait que des soucis. Le côté agréable propre au consommateur non pathologique m'était interdit dès lors où la maladie s'était installée.

Si le sevrage ne nécessite que quelques jours, le plus difficile, étrangement, ne réside pas dans le fait d'arrêter mais dans celui de continuer d'arrêter. Et même si de nombreuses 24 heures se sont écoulées depuis que j'ai posé le verre, j'ai besoin de revenir régulièrement en réunion pour ne pas oublier que je suis malade alcoolique, que cette maladie est incurable et que je ne pourrai pas consommer à nouveau avec modération.

Une particularité de cette maladie : le "programme" est inscrit définitivement dans les neurones de mon cervreau. Si je mets mes neurones à nouveau au contact de cet allergène qu'est la molécule d'éthanol, alors le circuit de récompense est à nouveau activé et mon cerveau s'emballe aussi vite que le jour où j'ai posé mon verre la dernière fois.

Pourquoi parler de circuit de récompense? Tout simplement parce que j'avais habitué mon cerveau à associer l'alcool à la sensation de plaisir. Parce que je peux faire des associations mentales étranges, je pourrais imaginer que je ne suis plus malade et qu'un petit verre ne pourrait pas me faire de mal du fait que je connais ma maladie et son mode de fonctionnement.  Tous ceux qui ont "rechuté" savent à quel point il est difficile de recommencer d'arrêter une fois que l'on a replongé dans l'alcool.

Alors, oui, je reviens régulièrement en réunion pour ne pas oublier que je suis un malade alcoolique à vie et qu'il n'y a pas de possibilité de guérison.

C'est en écoutant les AAmi(e)s en réunion, que ce soient les anciens ou les "nouveaux", que je me rémémore ces moments pénibles où ma vie était dénuée de sens.

Grâce au programme en 12 étapes suggéré par les Alcooliques Anonymes, j'ai appris à vivre heureux 24 heurs à la fois sans faire usage d'alcool.

 

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  • : Groupe des Alcooliques Anonymes de Courbevoie-Bécon
  • : Créé au moment du 50ème anniversaire du mouvement Alcooliques Anonymes en France, en novembre 2010, le groupe de Courbevoie-Bécon s'est d'abord appelé : "Groupe des 50 ans". Par la suite, il s'est avéré préférable de le rebaptiser simplement 'Groupe de Courbevoie-Bécon", pour éviter la confusion avec un groupe de "cinquantenaires" exclusivement.
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